30 janvier 2024
À l’occasion de son discours de politique générale, le Premier Ministre n’a proposé aucune mesure en capacité de répondre à la grave crise du logement que traverse le pays. Pire, sa principale annonce, la remise en cause de la loi SRU, est un coup de canif au contrat social qui dégradera la situation de millions de personnes mal-logées.
Un danger pour la production de logement social
Gabriel Attal propose que les communes puissent décompter les “logements intermédiaires”, en complément des logements sociaux, pour atteindre le seuil de 25% des résidences principales fixé par la loi SRU. Concrètement, cette mesure produira un effet d’éviction qui baissera la production de logements sociaux. Rappelons que le logement intermédiaire peut atteindre jusqu’à 20€ du m², un montant inaccessible pour la grande majorité des 2,6 millions de demandeurs de logements sociaux.
Une prime à la désobéissance
Plutôt que de renforcer les sanctions contre les maires des ghettos de riches qui refusent d’appliquer la loi SRU, le Premier Ministre fait le choix de vider la loi de son contenu. Voilà une bien étrange vision de l’ordre républicain : changer la loi pour permettre aux maires délinquants de rentrer dans les clous.
Une mesure qui favorise le clientélisme
Autre annonce de Gabriel Attal : la prise en main à 100% par les maires des premières attributions de logements sociaux. Cette mesure pénalise les demandeurs dont les revenus sont les plus faibles, qui n’habitent pas dans la commune, dont l’attribution du logement relève de leur employeur (Action Logement) ou de la préfecture (DALO). Elle revient à favoriser le clientélisme et la sélection sociale dans l’attribution des logements sociaux.
Les insoumis défendront la loi SRU
Depuis 24 ans, aucune majorité de gauche ou de droite n’avait osé remettre en cause la loi SRU et ses grands principes. Les annonces de Gabriel Attal illustrent une nouvelle fois la violence sociale de la politique macroniste.
Aux côtés des députés LFI-Nupes, William Martinet s’opposera avec force au projet de loi qui mettra en œuvre de telles mesures.